Dinidinika ambany tafotrano niaraka tamin’i pasitera Rakotoharintsifa
Il nous reçoit dans son presbytère, une petite maison collée au temple d’Ambavahadimitafo, non loin du fameux palais de la Reine, le Rova, qui domine la capitale malgache. Un quartier plutôt « chic », mais Andrianjatovo, que tout le monde appelle Tovo, ne mesure pas sa réussite à la richesse de sa paroisse, comme d’autres.
Son discours non plus n’a rien de classique, pas plus que son parcours.
Après son baccalauréat, Tovo (phonétiquement Touv), né dans une famille protestante depuis le XIXe siècle, entame des études de théologie à Antananarivo. Parallèlement, il se consacre au russe et ira parfaire à Moscou l’enseignement de cette langue. Pourquoi le russe ? Parce que, dans les années 90, les classes d’anglais et de français étaient prises d’assaut au collège. « Il y avait plus d’espace en russe. »
Désormais titulaire d’une maîtrise en théologie, il devient pasteur avant de décider d’aller faire sa thèse à Lausanne. Son sujet : les conflits à Corinthe, un travail qui sera particulièrement remarqué par de nombreux théologiens protestants, à l’étranger.
Un sujet d’hier riche de résonances pour l’Eglise d’aujourd’hui, notamment dans son pays. « Les pasteurs, dit-il, ont toujours été très politisés à Madagascar. » Et de citer un de ses enseignants, Richard Andriamanjato, qui fut président de l’Assemblée nationale et dont le fils est aujourd’hui candidat à la présidence. Est-ce un problème ? Pas forcément, dans la mesure où les Eglises ont toujours suppléé les déficits de l’Etat dans l’action sociale. Qu’elles ont eu à jouer un rôle prophétique dans un pays tout d’abord colonisé puis miné par la pauvreté.